2009-02-19

Obama arrive en ville

Le président Barack Obama vient d'atterrir à Ottawa. Pendant que je tape ces mots, il est probablement en tête-à-tête avec la gouverneur générale Michaëlle Jean. Faut croire que Michelle Obama n'est pas très jalouse!

Ce que je retiens de son arrivée:
  • Le sauveur du monde? J'étais pris à autre chose et on m'a appelé pour me dire qu'il venait d'arriver. Le commentaire que j'ai eu à ce moment-là était "Le sauveur du monde arrive." Les attentes envers lui sont tellement élevées que j'ai bien peur qu'il ne déçoivent, en bout de compte, uniquement parce qu'il y en a trop.
  • Il a pris beaucoup de temps à sortir de l'avion. Se pourrait-il que lui aussi ait de la difficulté à remplir son carton d'immigration?
  • Il est extrêmement souriant. Il est apparu à la porte d'Air Force One souriant et détendu. Il a serré les mains de tout le monde avec un large sourire. Il semble avoir raaconté une blague ou deux à Michaëlle Jean. Un homme qui semble bien sympa. En public, du moins. George Bush donnait l'image contraire en public, mais il semblerait qu'en privé il était également très sympathique.
Six heures de temps où Ottawa sera sur le qui-vive.

Bonne visite!

2009-02-16

Le cas Chambers et l'intégrité en entreprise

Dwain Chambers, le 2e sprinter le plus rapide en 2008, s'est fait attraper pour dopage. Il a avoué sa faute et pour cela, est banni à vie des grandes compétitions, incluant les compétitions olympiques. Face à cet état de fait, il a déclaré : « C'est injuste. Je suis probablement le seul qui ait été honnête, mais je ne reçois pas le même traitement que les autres. »

Je ne suis pas d'accord avec la triche, que ce soit au niveau du jeu, du sport organisé ou dans les affaires. Mais ceci étant dit, il y a une certaine part de vérité dans les propos de Chambers.

Quand je dis cela, j'ai en tête des cas particuliers :

  • Dans une entreprise, un employé découvre que des projets offerts à des entrepreneurs sont mal faits. Les coûts sont réduits en diminuant la qualité du travail, causant ainsi plus de problèmes à la compagnie. Ces mêmes entrepreneurs sont embauchés sur d'autres projets, où ils reproduisent le même comportement. Lorsque l'employé confronte l'entrepreneur, ce dernier le menace, lui disant qu'il n'a rien à dire. L'employé en parle à son patron, qui résout le problème en transférant l'employé sur un autre projet.

  • Un employé découvre de la fraude dans la compagnie. Lorsqu'il veut mettre la fraude au grand jour, il se fait menacer de se taire s'il ne veut pas perdre son emploi.

Ces deux cas ne sont pas isolés et illustrent bien le problème de la franchise dans le milieu du travail. Dans bien des cas, on récompense les personnes malhonnêtes au profit des personnes intègres. Le résultat net : perte de confiance, perte de motivation et perte de productivité, sans compter l'augmentation du cynisme des employés.

Un employé cherche à travailler pour une compagnie éthique et honnête. Lorsque qu'il découvre des cas de malhonnêteté, cela crée un malaise car il a l'impression de contribuer à cette malhonnêteté. Si cette situation se maintient, l'attachement émotif qui relie l'employé à son employeur (l'entreprise ou le patron) s'effrite petit à petit. L'humeur est affectée, la productivité est affecté, la santé même de l'employé peut dégrader. En effet, selon des recherches menées en 2008, un employé qui travaille avec un mauvais patron pendant des périodes prolongées est plus à risque d'avoir de sérieux problèmes cardiaques.

Que peut-on faire pour éviter d'être blâmé pour « la mort » de ses employés :

  • Plus de transparence : Réduisez la quantité de secrets face aux employés. Il n'est pas nécessaire de tout dire, mais il est plus facile de gérer les perceptions lorsque l'information est facilement accessible que lorsqu'il faut chercher longuement avant de la trouver. Plus une information est difficile à trouver, plus cela donne l'impression que l'on tente de la cacher.

  • Ne punissez pas le messager : un employé qui rapporte de mauvais comportements ne nuit pas à l'entreprise. En fait, c'est tout le contraire. Un tel employé aime son entreprise et veut continuer à y travailler et à contribuer. Cependant, il cherche à maintenir son intégrité également.

  • Mettez en pratique les valeurs de l'entreprise : comme on dit au Québec, les bottines doivent suivre les babines (en anglais on dirait, « Walk the talk. »). Toute entreprise évolue selon certaines valeurs qui doivent être véhiculés à travers les comportements des leaders. Peu de compagnies se vantent de prôner la vengeance, la calomnie ou le mépris. Par contre, lorsque l'on analyse certains comportements, on pourrait croire le contraire. Vivre selon les valeurs de la compagnie n'est pas simplement un voeu pieu : c'est la seule façon de s'assurer d'avoir les bons employés au sein de l'entreprise et d'y installer un climat sain.

La semaine dernière j'ai assisté à un colloque de chefs d'entreprise tous plus intéressants les uns que les autres. Ceux qui m'ont semblé les plus heureux et les plus accomplis parlaient de leurs employés et de leurs équipes avec beaucoup de fierté. Ils vantaient leurs bons coups tout en minimisant les mauvais coups. Et surtout, ils ne semblaient pas recommander un comportement tout en agissant d'une manière complètement différente.

2009-02-04

Le théâtre et la découverte de soi

Hier soir j'ai eu l'opportunité de rencontrer Monique Miller et Pierrette Robitaille, deux actrices fort sympathiques. J'ai pu discuter quelques minutes avec Mme Robitaille, en particulier de son prochain spectacle « Pierrette est enchantée ». C'est un texte que Mme Robitaille a écrit et qui raconte une partie de sa vie. La mise en scène est réalisée par son ami de longue date, Jacques Girard. Les propos de Mme Robitaille peuvent très bien s'appliquer en entreprise et dans la vie quotidienne.

  • Faire preuve d'humilité : j'ai demandé à Mme Robitaille quel travail il fallait faire sur soi lorsqu'on travaille son propre texte avec un metteur en scène. Elle m'a dit qu'il fallait faire preuve d'humilité, qu'il fallait écouter et accepter de collaborer. Comme elle m'a expliqué, on ne se voit pas évoluer sur scène. Il faut accepter le jugement de son metteur en scène, afin de mieux paraître pour le public. Il faut avoir confiance que le metteur en scène a nos meilleurs intérêts à coeur. Il faut accepter de dialoguer et d'échanger des idées afin d'avoir le meilleur résultat possible.

    En dehors du théâtre, c'est similaire. On a beaucoup plus de chances de progresser si l'on est ouvert au feed-back que si l'on croit que l'on a toutes les réponses. Le hic : il ne faut pas accepter les critiques de n'importe qui. En particulier, les critiques non-fondées ou non-sollicitées qui sont souvent présentées pour le bénéfice de la personne qui les donne plutôt que pour celui de la personne qui les reçoit. Il faut s'assurer que le feed-back provienne d'une personne crédible, qui le fait à notre demande.

  • Oublier la rancune : Louis Girard est l'ex-conjoint de Mme Robitaille. Je ne suis pas au courant des détails, mais je suppose que si c'est son ex, il fut un temps où ils ne s'entendaient pas. Le rôle de metteur en scène, par moments, demande à M. Girard de dire à Mme Robitaille quoi faire et comment le faire. C'est un terrain propice à faire remonter à la surface d'anciennes émotions. Pourtant, Mme Robitaille m'a dit que c'était la meilleure personne pour ce rôle, car c'est lui qui la connaissait le mieux.

    Il y a quelques années, j'ai donné une formation dans un milieu scolaire et pendant la pause, une des participantes est venu me demander conseil. Elle était en situation de conflit avec une de ses collègues et cela rendait son travail particulièrement pénible. Rien de bien spécial, à prime abord. Par contre, en creusant un peu, j'ai appris que la rancune de part et d'autre avait été causée par... une pointe de pizza ! Une des deux avait pris la dernière pointe de pizza dans une réception et depuis lors, elles ne se parlaient plus. J'en conviens, il y a surement eu autre chose et que la pizza n'était que la goutte qui a fait déborder le vase. Mais tout de même, une pointe de pizza !

    La rancune ne donne rien et détruit les vies. Les personnes qui gardent rancune pensent qu'elles punissent l'autre alors que c'est souvent l'inverse : elle se punissent elles-mêmes. Une seule solution : pardonner à l'autre et à soi-même.

  • Prendre des risques : le spectacle de Pierrette Robitaille est une « folie » comme elle me l'a dit. Elle prend un risque en faisant un spectacle différent. Faire les choses différemment donne la chances à nos forces inutilisées ou inconnues de faire surface. La fenêtre de Johari permet de comprendre ce phénomène :


    Connu
    de moi

    Inconnu
    de moi

    Connu
    des autres

    Public

    Aveugle

    Inconnu
    des autres

    Secret

    Inconnu

    Lorsque l'on est dans sa « zone de confort » c'est généralement dans la première colonne, ce qui est connu de soi. Le feed-back permet de diminuer la zone aveugle, c'est-à dire ce que les autres voient mais que l'on ne voit pas soi-même. Lorsque l'on prend des risques, c'est la zone inconnue qui se rétrécit. Cette zone est la plus grande de toutes ; plus elle rétrécit, plus notre zone de confort s'agrandit.

2009-01-09

Jean-François Mercier

Pendant que j'écrivais mon blogue, j'ai reçu ceci par courriel, de la part de ma soeur. Jean-François Mercier c'est le "gros cave" du Bye Bye. Finalement, quand on le met dans le bon environnement, il est pas mal:

http://www.grosfun.com/le-conte-de-noel-de-jean-francois-mercier/

Les excuses de Véro et Louis

Avant d'aller plus loin, il faut que je sois honnête : j'ai vu le Bye Bye de l'an dernier et après le sketch de la famille Roy, j'ai préféré à jouer à Guitar Hero World Tour tout en suivant le reste de l'émission du coin de l'oeil.

Mon verdict : je n'ai pas aimé. J'ai trouvé certaines blagues douteuses, surtout en sachant que ça passerait le lendemain aux heures de grande écoute. Ce n'était pas entièrement mauvais, mais ce n'était pas un grand crû.

Je dois dire aussi que j'aime bien Véronique Cloutier (je ne connais pas vraiment Louis Morissette). Je la trouve éminemment sympathique, jolie et elle semble toujours habitée d'une grande joie de vivre. Ce n'est pas pour rien que tout le monde l'appelle Véro.

Alors j'étais bien intéressé à entendre ce que les deux avaient à dire au sujet de toute la controverse. Dès l'entrée de Véronique, je sentais que ça n'allait pas du tout. Son sourire habituel avait été remplacé par une mine sévère et son ton de voix enjoué habituel, était complètement absent.

Le Bon

Aucun des deux n'a lu de script. D'ailleurs, Véronique l'avait dit d'emblée : c'étaient les deux qui parlaient, sans avoir eu recours à une firme de « faiseurs d'images ». Ils regardaient généralement en direction des journalistes et parlaient franchement et honnêtement.

Ils se sont excusés à maintes reprises. Encore et encore. Au début, quand Louis Morissette a pris la parole pour la première fois, je croyais qu'il allait pleurer. Il a secoué la tête en disant qu'il ne croyait pas ce qui se passait.

À tour de rôle, ils ont expliqué le travail qu'ils ont fait et comment ils s'y sont pris. Louis Morissette a même été jusqu'à expliquer la construction et la confection de ses gags. Comme il l'a dit lui-même, quand on raconte une blague et qu'il faut l'expliquer après, c'est qu'on a raté notre coup.

Lorsque je travaille avec des clients, je leur répète souvent que lorsqu'ils se trouvent face à une situation difficile ou tendue, ce n'est pas le moment de sauter aux conclusions. Les nerfs sont à vif et les émotions sont à fleur de peau, ce qui peut teinter considérablement leur point de vue. La seule façon de contrecarrer cet effet est de poser des questions.

Dans le cas de Véronique et Louis, la presse a tout de suite sauté aux conclusions en les traitant de racistes et de rancuniers. Il était clair pendant la conférence de presse que les deux principaux intéressés étaient outrés par ces accusations.

Louis Morissette a expliqué le processus de décision par lequel il a dû passer avant de créer et de diffuser le sketch sur Barack Obama et le sketch sur Nathalie Simard.

Ma propre réaction le soir où je les ai vus : j'ai souri au sketch de Nathalie Simard et j'ai trouvé celui de Barack Obama insignifiant. Je voyais bien qu'ils se moquaient de Denis Lévesque mais je n'avais pas trop compris pourquoi, ni pourquoi ils avaient choisi Obama autre que le fait qu'il soit dans les manchettes en permanence.

L'explication : si nous ne parlions pas de Nathalie Simard, nous nous serions faits accuser d'éviter les sujet chauds qui touchent la famille. C'était une situation lose/lose, il n'y avait pas de façon de s'en sortir. La décision finale a été faite après que Morissette ait vu d'autres troupes se moquer de Nathalie Simard sans problèmes.

Je note, au passage, son excellent choix de mots : au lieu de parler de Nathalie Simard qui aurait dénoncé son père, Véronique a dit qu'elle avait dénoncé son agresseur.

Pour Denis Lévesque, l'explication était aussi simple : Louis Morissette l'a trouvé insignifiant dans son entrevue de l'été dernier avec Paul McCartney (je suis d'accord avec lui). Qu'est-ce qui se serait passé si Denis Lévesque avait rencontré Barack Obama. Vu sous cet angle d'ineptie pour les entrevues, les propos tenus par le personnage de Denis Lévesque sont beaucoup plus compréhensible. Ce ne sont pas des propos racistes, mais plutôt la vision d'un humoriste qui imite un journaliste épais. (Notez bien : je dis que c'est le journaliste qui est épais ; Denis Lévesque est une manifestation de ce journaliste. Cela n'implique pas que Denis Lévesque est épais.)

Fait cocasse, pendant qu'il expliquait le sketch, Louis Morissette a repris une des réplique qui avait été diffusée (grosse bizoune et une autre chose) et certains journalistes ont ri dans la salle. Il les a pointé du doit et leur a fait remarquer leur réaction, qui est exactement celle qu'il recherchait lors du Bye Bye.

Ils ont pris le temps de remercier tous ceux qui avaient travaillé avec eux sur l'émission et ils ont pris la défense de Radio-Canada, tout en s'excusant d'avoir entaché la réputation de la société. Ils ont incité les dirigeants de Radio-Can à continuer à supporter les artistes.

Louis Morissette a clairement dit que le blâme sur les choix de sketchs et les textes lui étaient entièrement imputables. Il ne s'est pas défilé de sa responsabilité personnel, s'est excusé et maintenant les deux veulent passer à autre chose. Je leur dis bravo !

La Brute

Je n'ai pas beaucoup aimé le ton pincé de Véronique. Par moments, je l'ai trouvée agressive dans son ton de voix. Par exemple, à la fin, elle a souhaité une bonne année à tout le monde mais je n'ai pas senti que c'était sincère. J'ai plutôt senti la politesse. Elle aurait pu s'en passer. Les souhaits qui ne sont pas sincères sont plus dommageables que de ne rien dire.

J'aurais aimé qu'ils répondent à une question ou deux, quitte à ignorer les questions franchement blessantes des journalistes. C'est risqué comme approche mais lorsque c'est bien fait, cela peut générer d'excellents dividendes.

À part ces deux petits détails, ils ont mené le point de presse de main de maître.

Le Truand

Le truand ? Oui : les médias. En un mot (ou deux) : LÂCHEZ-LES ! Ce qui a commencé par une émission médiocre (à mes yeux) est maintenant devenu un scandale national. Même le Globe and Mail en parlait cette semaine. Ils ont été villipendés par tout un chacun (ou presque). Pas la meilleure façon de commencer l'année pour ces deux-là.

Aujourd'hui j'écoutais Maisonneuve en Direct sur Radio-Canada et Maisonneuve parlait avec une journaliste du journal de Montréal. J'avais l'impression d'entendre une hystérique. Surtout lorsque je comparais son attitude à celle des deux autres invités, des hommes.

La journaliste demandait de revoir le mandat de Radio-Canada, comparait sans arrêt Radio-Canada à TQS. Maisonneuve l'a coincée quand il lui a demandé : Pensez-vous que l'on devrait remettre en question le mandat de Radio-Canada sur la base d'une heure d'émission ? Elle a bredouillé un peu au début, prise au dépourvu, mais a néanmoins maintenu sa position. Maisonneuve a dû, à plusieurs reprises, la ramener à l'ordre afin de laisser les deux autres invités s'exprimer également. Cela ne l'a pas empêchée de les interrompre régulièrement avec ses propos.

Finalement, on est heureux au Québec. Nous n'avons aucuns soucis, nous n'avons rien à faire sinon d'apprécier l'hiver à nos portes et la compagnie de nos voisins, familles et amis. Sinon, comment expliquer qu'une mauvaise émission de télévision suscite autant de passion ? On croirait une finale controversée Brésil-Argentine à la Coupe du Monde (si on veut parler de choses vraiment graves !).

Somme toute, Véronique Cloutier et Louis Morissette n'étaient peut-être pas la bonne équipe à mettre en place pour le Bye Bye. Radio-Canada a peut être péché par excès de confiance en acceptant de laisser Morissette mettre les gags plus osés en ondes. De là à vouloir la tête de la directrice et vouloir poursuivre Radio-Canada, il y a un pas. Je trouve plus inacceptable ces comportements que ce qui s'est passé le 31 décembre dernier. Je trouve la couenne québécoise assez mince ces jours-ci.

La conclusion

Toute cette saga illustre bien le travail d'équilibriste que doivent effectuer les humoristes. Pour avoir déjà tenté de le faire, je comprends à quel point cela peut être difficile et parfois, ingrat.

Il y a quelques années, dans le cadre d'un concours, j'ai écrit un discours humoristique où j'encourageais les participants d'un congrès à tromper leur mari ou leur femme, en utilisant une firme fictive qui couvrirait leurs traces.

Avant de le présenter au concours, je l'ai pratiqué à plusieurs endroits et je recueillais les commentaires des gens. J'ai reçu énormément de commentaires négatifs. Je me souviens qu'on ait dit à mon sujet que je n'aurais jamais dû avoir le droit de présenter ce discours en public. Une autre personne m'a pris à parti pour m'expliquer qu'elle venait de quitter son mari parce qu'il l'avait trompée et que je l'avais blessée avec mes propos. Et ainsi de suite.

Plusieurs fois pendant ma préparation, j'ai songé à abandonner mon discours et à recommencer à zéro. Je ne l'ai jamais fait parce que j'ai eu d'autres commentaires qui me disaient : tu es trop gentil, tu dois frapper fort si tu veux avoir de l'impact ; ce que tu dis dérange parce que ce n'est pas assez gros, mets-en plus ! C'est ce qui m'a encouragé à continuer.

Grâce à ces commentaires, j'ai travaillé et retravaillé mon discours pour le peaufiner et l'améliorer. Une chance : j'ai gagné le concours cette année-là. Véronique et Louis n'auront peut-être jamais cette opportunité car ils n'avaient qu'une chance de réussir et qu'ils n'ont pas pu améliorer leur produit avec le temps.

En tout cas, si jamais Radio-Canada cherche un néophyte inexpérimenté pour écrire le Bye Bye de l'an prochain, ils peuvent m'appeler si jamais tous les autres artistes sont trop frileux !

2009-01-07

L'importance de la présentation de l'orateur

Hier soir j'ai pratiqué la conclusion d'un discours de 45 minutes devant un club Toastmasters. La conclusion utilise la technique du « pecha kucha » qui consiste à présenter 20 diapositives de PowerPoint, pendant 20 secondes chacune pour un total de 400 secondes, ou 6 minutes 40. Pendant ces 6 :40, je passe en revue et j'applique ce que les gens ont appris pendant les 35 minutes précédentes et en général, ça va bien.

Mais voilà, hier je le faisais à froid. Ceux qui voyaient la conclusion n'avaient pas reçu les 35 minutes de formation précédente. Pour eux, beaucoup de l'information serait entièrement nouvelle alors que normalement, ce ne serait que simple révision. Quoi faire ?

Pour contourner le problème, j'ai fourni une feuille de présentation à un autre membre du club, qui l'a lue textuellement. La présentation expliquait la technique du « pecha kucha » et expliquait également que l'auditoire ne verrait que la conclusion d'un plus long discours. J'avais deux buts en faisant cela : les mettre dans l'état d'esprit "conclusion de discours" et aussi leur donner une explication sommaire de la technique, pour ne pas avoir à le faire moi-même pendant mon discours.

C'est là l'importance et l'utilité de fournir une présentation à être lue lorsque vous avez un discours à prononcer. Votre présentation remplit trois fonctions :

  • expliquer qui vous êtes et pourquoi vous vous adressez au groupe ;

  • établir les attentes pour votre discours ;

  • donner le ton pour ce qui va suivre.

Vous expliquez qui vous êtes en fonction de vos antécédents et de vos accomplissements. Le but n'est pas de vous vanter sans bornes, mais plutôt d'établir votre crédibilité auprès de votre auditoire. Ajustez la présentation en fonction de l'auditoire. Si vous vous adressez à un groupe qui prône beaucoup les diplômes, faites un étalage des diplômes que vous avez accumulés. Si le groupe préconise l'action communautaire, expliquez ce que vous avez fait pour aider la société. Ainsi de suite.

Établissez les attentes pour le discours aussitôt que possible. Quelles sont ces attentes ? Ce sont les résultats ou les effets auxquels l'auditoire peut s'attendre. Par exemple, « Laurent nous expliquera comment rajouter plus de vie à nos présentations PowerPoint » ou encore « Daniel nous aidera à comprendre pourquoi les passions sont plus importantes que les rêves. »

Finalement, vous donnez le ton de votre discours dans la présentation. Si votre discours sera humoristique, mettez de l'humour dans votre présentation. S'il contient des éléments inattendus, faites-le savoir sans annoncer à l'avance quels seront ces eléments surprenants.

Lorsque vous prenez le temps de créer votre propre présentation à être lue par quelqu'un avant que vous ne preniez la parole, vous préparez le terrain pour vous permettre de livrer un excellent discours.

Prendre le temps d'écrire une présentation est un excellent investissement de votre temps de préparation.