2008-02-21

Le don de vie

Pour la première fois, j'ai donné du sang aujourd'hui. C'est un expérience assez intéressante. Longue, par contre. On nous fait remplir un long questionnaire pour tenter de déterminer si l'on peut donner du sang ou nom. Il y a beaucoup de questions sur le VIH, l'usage de drogue, l'homosexualité et les voyages dans les pays étrangers.

Les mêmes questions et mises en gardes sont souvent répétées:
  • Avez-vous fait usage de drogues?
  • Avez-vous eu des relations homosexuelles avec un autre homme depuis 1977?
  • Avez-vous eu des relations sexuelles avec une personne dont vous ne connaissez pas le passé sexuel?
  • Avez-vous déjà payé pour avoir des relations sexuelles?
Les questions se retrouvent sur papier et un des employés d'Héma-Québec nous les repose à voix haute également.

Lors de la dernière étape avant le don de sang, on m'a demandé de confirmer, de façon confidentielle, que je voulais bien donner mon sang et qu'il n'était pas contaminé. Deux questions m'ont surpris:
  • Seriez-vous prêt à donner votre sang à un être cher?
  • Vous sentez-vous contraint à donner du sang?
Contraint? Comment fait-on pour se sentir obligé de donner du sang?

J'y retournerai.

2008-02-13

Toute vérité est-elle bonne à dire?

Connaissez-vous le jeu "Le moment de vérité"? C'est un jeu de la chaîne de télévision Radio-Canada, qui est fort simple: on lance un défi à un concurrent. Cette personne a une semaine pour se pratiquer et elle doit réaliser son défi en studio, devant caméras et public. Un petit jeu bien gentil et bien sympa.

Connaissez-vous le jeu "Moment of Truth"? Même titre, pas aussi gentil comme jeu. Les concurrents jouent pour une chance de remporter $500,000. Le principe? Vous passez un test de polygraphe avant l'émission. Pendant l'émission, vous devez répondre à 21 questions. Si vous dites la vérité, vous vous rapprochez du but final. Si vous mentez, vous perdez tout. Oh! Est-ce que j'ai mentionné que votre époux/épouse, vos parents, vos amis sont assis devant vous à vous regarder et à écouter ce que vous dites?

Je suis tombé sur cette émission par hasard, ce soir. Je regarde très rarement la télévision le soir, car je suis soit absent, soit occupé à faire autre chose. (Mon fils m'a même regardé avec des gros yeux: "Tu regardes la télé la semaine? Tu ne fais jamais ca!") Il faut croire qu'il y avait une bonne raison pour moi de le faire. Je n'ai pas trouvé encore, mais enfin...

Parmi les questions que j'ai entendues ce soir:
  • Avez-vous déjà regardé de la pornographie sans que votre femme ne le sache?
  • Est-ce que vous tromperiez votre femme si vous saviez que vous ne vous feriez pas prendre?
  • En avez-vous voulu à votre mère parce qu'elle s'est habillée en noir le jour de votre mariage?
Ils ont montré quelques questions qui seront posées dans les émissions à venir:
  • Avez-vous déjà été payée pour des relations sexuelles?
  • Est-ce que les grosses femmes vous dégoûtent?
  • Comme caissière de banque, avez-vous déjà été tentée de voler de l'argent dans la caisse?
  • Êtes-vous devenu policier seulement pour plaire à votre père?
J'ai toujours cru que j'étais une personne honnête, qui disait toujours la vérité mais je ne sais pas si je serais capable d'atteindre le cap des $500,000 dans ce jeu. Pas tant parce que je mentirais (en tout cas, j'aime bien le croire) mais parce que je ne vois pas la nécessité de discuter de toutes ces questions personnelles devant un public de plusieurs centaines de milliers de personnes.

Si jamais vous décidez de participer à cette émission (ou son équivalent sur TVA ou TQS) faites-moi savoir. Je vous encouragerai de mon sofa.

Pour vous pratiquer, je vous suggère de jouer à Polémique ou un autre jeu similaire auparavant. Ça risque de faire moins de casse!

2008-02-11

Il n'y a pas que moi dans le monde

Un récent évènement m'a rappelé une situation qui est survenue tôt dans ma carrière professionnelle. Je travaillais à l'époque pour une petite compagnie et l'on m'avait offert la possibilité d'aller travailler pour une plus grande compagnie. Le salaire était plus élevé, les conditions de travail étaient meilleures, et il était plus facile pour moi de me rendre au bureau. J'ai sauté sur l'occasion.

Mon patron de l'époque sentait bien que quelque chose se tramait et m'avait fait promettre de lui dire si j'avais l'intention de trouver un nouvel emploi. Malheureusement pour lui, j'avais déjà eu vent de sa manière de traiter les employés qui décidaient de quitter la compagnie. Je lui ai dit que je l'avertirais si je cherchais un nouvel emploi, mais en mon for intérieur je n'avais aucune intention de le faire.

Je ne lui ai fait connaitre mes intentions que lorsque que j'avais eu une offre officielle pour le nouvel emploi. Lorsque je le lui ai appris, il ne m'a presque pas adressé la parole jusqu'au jour de mon départ.

Ce que j'en ai déduit par la suite était qu'il prenait toute démission comme une insulte personnelle. Au lieu de voir que la personne qui quittait avait grandi et voulait accéder à de nouveaux horizons, il y voyait un acte de traîtrise.

Un autre exemple.

Récemment, un conférencier professionnel avait envoyé un message sur sa liste pour se plaindre de de la façon dont il était traité par une association professionnelle. Il se considérait comme étant LA personne référence par excellence dans son domaine d'expertise. Par contre, lorsque l'association professionnelle cherchait un expert dans son domaine, personne ne l'a approché.

Dans son message où il se plaignait de ses mauvais traitements, il nous posait la question suivante : que pensez-vous de cette situation ? Envoyez-moi vos commentaires. J'ai profité de cette occasion pour lui rappeler à quel point il dénigrait constamment l'association professionnelle et que maintenant, il voulait être approché par cette même association pour offrir ses services. Je lui ai fait savoir que si j'étais à la tête de l'association, jamais je ne l'engagerais parce que je n'avais aucune certitude qu'il ne se retournerait pas contre l'association pendant sa présentation.

Je n'ai jamais eu de réponse.

On vit ce genre de situation quotidiennement. Une personne prend un commentaire anodin comme une insulte personnelle et réagit de façon tout à fait disproportionnée à la situation. Je ne m'en cache pas, je l'ai fait également!

Avec l'âge, avec le temps, je réalise qu'en fin de compte il y a bien peu de choses négatives qui sont dirigées vers moi personnellement. En général, si ça tombe sur moi, c'est une manifestation de l'état d'esprit de la personne avec qui j'interagis.

En lâchant prise et en cessant de croire que tout le monde était contre moi, comme par magie, ce genre de situation a diminué. En tant que conférencier, cette attitude est primordiale. De temps en temps, nous devons essuyer un « non » de la part de clients potentiels; nous faisons un discours que nous pensons excellent mais personne ne réagit; après un discours des auditeurs bien intentionnés mais souvent mal informés nous accostent pour nous faire savoir à quel point tel ou tel élément du discours n'a pas été bien fait.

Il fut un temps où ce genre de commentaire m'auraient ennuyé et je les aurais ruminés pendant longtemps. Maintenant, à moins de vivre une situation personnelle particulièrement difficile, c'est devenu beaucoup plus facile pour moi de sourire et de laisser l'énergie négative à la personne qui en fait usage.

La vie devient trop pénible, autrement!