2008-02-11

Il n'y a pas que moi dans le monde

Un récent évènement m'a rappelé une situation qui est survenue tôt dans ma carrière professionnelle. Je travaillais à l'époque pour une petite compagnie et l'on m'avait offert la possibilité d'aller travailler pour une plus grande compagnie. Le salaire était plus élevé, les conditions de travail étaient meilleures, et il était plus facile pour moi de me rendre au bureau. J'ai sauté sur l'occasion.

Mon patron de l'époque sentait bien que quelque chose se tramait et m'avait fait promettre de lui dire si j'avais l'intention de trouver un nouvel emploi. Malheureusement pour lui, j'avais déjà eu vent de sa manière de traiter les employés qui décidaient de quitter la compagnie. Je lui ai dit que je l'avertirais si je cherchais un nouvel emploi, mais en mon for intérieur je n'avais aucune intention de le faire.

Je ne lui ai fait connaitre mes intentions que lorsque que j'avais eu une offre officielle pour le nouvel emploi. Lorsque je le lui ai appris, il ne m'a presque pas adressé la parole jusqu'au jour de mon départ.

Ce que j'en ai déduit par la suite était qu'il prenait toute démission comme une insulte personnelle. Au lieu de voir que la personne qui quittait avait grandi et voulait accéder à de nouveaux horizons, il y voyait un acte de traîtrise.

Un autre exemple.

Récemment, un conférencier professionnel avait envoyé un message sur sa liste pour se plaindre de de la façon dont il était traité par une association professionnelle. Il se considérait comme étant LA personne référence par excellence dans son domaine d'expertise. Par contre, lorsque l'association professionnelle cherchait un expert dans son domaine, personne ne l'a approché.

Dans son message où il se plaignait de ses mauvais traitements, il nous posait la question suivante : que pensez-vous de cette situation ? Envoyez-moi vos commentaires. J'ai profité de cette occasion pour lui rappeler à quel point il dénigrait constamment l'association professionnelle et que maintenant, il voulait être approché par cette même association pour offrir ses services. Je lui ai fait savoir que si j'étais à la tête de l'association, jamais je ne l'engagerais parce que je n'avais aucune certitude qu'il ne se retournerait pas contre l'association pendant sa présentation.

Je n'ai jamais eu de réponse.

On vit ce genre de situation quotidiennement. Une personne prend un commentaire anodin comme une insulte personnelle et réagit de façon tout à fait disproportionnée à la situation. Je ne m'en cache pas, je l'ai fait également!

Avec l'âge, avec le temps, je réalise qu'en fin de compte il y a bien peu de choses négatives qui sont dirigées vers moi personnellement. En général, si ça tombe sur moi, c'est une manifestation de l'état d'esprit de la personne avec qui j'interagis.

En lâchant prise et en cessant de croire que tout le monde était contre moi, comme par magie, ce genre de situation a diminué. En tant que conférencier, cette attitude est primordiale. De temps en temps, nous devons essuyer un « non » de la part de clients potentiels; nous faisons un discours que nous pensons excellent mais personne ne réagit; après un discours des auditeurs bien intentionnés mais souvent mal informés nous accostent pour nous faire savoir à quel point tel ou tel élément du discours n'a pas été bien fait.

Il fut un temps où ce genre de commentaire m'auraient ennuyé et je les aurais ruminés pendant longtemps. Maintenant, à moins de vivre une situation personnelle particulièrement difficile, c'est devenu beaucoup plus facile pour moi de sourire et de laisser l'énergie négative à la personne qui en fait usage.

La vie devient trop pénible, autrement!

Aucun commentaire: