Dimanche 2010-08-22
Nous avons quitté Bouctouche aujourd'hui. Si jamais vous comptez séjourner dans la maison, contactez M. et Mme Bernard des chalets Vivelo. Vous serez très bien reçus.
Après un voyage de quelques heures, nous nous sommes rendus à Caraquet, la capitale culturelle de l'Acadie en 2009. Je croyais qu'il y avait beaucoup de drapeaux à Bouctouche, mais je n'avais rien vu! Ici on ne voit que ça. Sous toutes formes : drapeaux, fanions, cerfs-volants, peintures; j'ai même vu une jeune fille qui avait fait peinturer le drapeau sur ses ongles. C'est ce qu'on appelle être Acadien jusqu'au bout des doigts!
À notre arrivée, nous nous sommes rendus au Village historique acadien. Notre première tâche fut de trouver à manger, ce que nous avons fait au restaurant des Ancêtres sur le site. Une bonne soupe bien consistante et un rôti de boeuf bien mijoté ont retapé toute la famille.
Une serveuse a demandé à un couple arrivé un peu après nous s'il voulait de la bière. Le mari voulait bien, mais n'a pu avoir de produit Molson ou Labatt, car seuls les produits Moose Head existaient à l'époque. Alors le mari s'est ravisé et a commandé... un Pepsi! Non, a dit la serveuse, ça n'existait pas dans le temps alors on n'en a pas. Il a demandé une autre sorte de boisson gazeuse, mais elle n'existait pas non plus. Il s'est contenté d'une Moose Head blonde, je crois.
Curieusement, on a servi du café à la fin du repas. Je pensais que c'était un produit rare à l'époque, mais bon, qu'est-ce que j'en sais vraiment?
C'était la journée des métiers et nous en avons appris sur plusieurs métiers d'antan : le cordonnier, le ferronnier, le forgeron, la maîtresse d'école, le typographe, le garagiste. Malheureusement, nous n'avons pas pu tout visiter, car nous sommes arrivés un peu tard. Comme nous avons le droit de visiter une seconde fois, peut-être que nous irons faire un tour avant de quitter pour le Québec. On verra.
Les animations étaient intéressantes, mais inégales. Certains animateurs s'en tenaient au minimum alors que d'autres en rajoutaient, répondaient et invitaient les questions. J'ai particulièrement aimé le typographe (16 heures pour faire la préparation d'une page, trois cents exemplaires imprimés par heure, une édition par semaine, celle du vendredi), la maîtresse d'école (on sépare les filles d'un côté et les garçons de l'autre, même sur la cour d'école; sur 25 à 30 élèves, une seule passait la huitième année, en général une fille; les Anglais ont tout fait pour tenter d'abolir la religion et le français dans les écoles du Nouveau-Brunswick, ce qui a mené à des révoltes à Caraquet vers la fin du 19e siècle) et le ferronnier qui nous a montré comment il fabriquait certains produits comme des passoires, des casseroles, des tasses et des sifflets.
D'ailleurs, c'est dans la maison du ferronnier que nous avons assisté à une petite controverse. Un des visiteurs, qui travaillait anciennement au Village d'après ce que j'ai compris, demandait s'il pouvait acheter les produits du ferronnier dans la boutique. Ce dernier a répondu que non, on vendait plutôt des répliques fabriquées... aux États-Unis. Il a rajouté que moins de 10% des produits vendus dans la boutique provenait du travail des artisans du site.
J'ai écouté sans m'en mêler, mais j'avoue que c'est un peu triste. Certains de ces artisans font vraiment du beau travail et ce serait bien qu'il soit revendu aux touristes, quitte à faire une section « imitation » et une section « authentique » à prix plus élevé s'il le faut. Je suis sûr que les produits trouveraient preneur. Il n'y en a pas assez pour tout le monde? Tant pis. À l'époque ce n'était pas de la fabrication de masse dont il s'agissait. Ça devrait être pareil sur le site.
Il y a trois magasins, en fait : la boutique de touriste (qui, d'ailleurs, est un coup de génie du marketing : pour entre sur le site il faut traverser la boutique et pour sortir du site il faut la traverser en sens inverse. Brillant!), le magasin général pré-20e siècle et le magasin général post-20e siècle. Dans ces deux derniers, on ne pourrait fournir que de la marchandise authentique (dans le premier surtout, que nous n'avons pas réussi à visiter) alors que la boutique pourrait contenir les produits de masse.
Après notre visite, nous voulions faire un petit tour sur le bord de la mer, mais il ventait et on avait trop froid. On s'est contenté de la piscine et de la glissoire de l'hôtel. Demain on va voir si on peut assister à un arrivage de poisson.
Un rare puits intérieur, dans la maison d'un juge |
Aucun commentaire:
Publier un commentaire